Ce matin, en post garde, aux infos des media nationales, j’entendais que l’inflation baissait et que le pouvoir d’achat augmentait… alors que personne ne semblait s’en apercevoir !
Mon oreille critique s’est sentie interpelée.
Depuis les années Covid, toutes les denrées indispensables ont connu une hausse d’environ 30% sans que les salaires ne bougent ou à la marge, mais l’info est que « l’inflation recule…et que l’on doit s’en réjouir. »
En fait, depuis 1901, toutes les denrées de base ont subi un multiplication tarifaire de x3000, mais pas les revenus.
Plus près de nous, l’inflation qui était majeure à 5,9% en 2022 puis à 6,3% en 2023 est ralentie à 2,4% en 2024…On vivrait donc une époque formidable !
Mais tout est dans la tournure des phrases et des mots.
La définition de l’INFLATION c’est :
« l’Accroissement excessif des instruments de paiement (billets de banque, capitaux) entraînant une hausse des prix générale et durable (calculé par l’ IPC= Indice des prix à la Consommation) puis une dépréciation de la monnaie «
Ainsi donc, c’est juste l’accroissement excessif qui va moins vite… mais qui existe toujours et qui rogne le pouvoir d’achat en s’accumulant au fil des mesures.
Et ce POUVOIR D’ACHAT aussi a une définition :
“Ce Pouvoir d’achat correspond au volume de biens et services qu’un revenu permet d’acheter”. Son évolution est liée à celles des prix et des revenus (travail, capital, prestations familiales et sociales…)
Mais si vous changez les données de l’équation des prix étudiés…sachant, par ex., que les loyers n’entrent pas ou peu (6,8% dans le calcul) mais représentent bien réellement pour 35% dans la part des ménages. tout change et c’est bien votre pouvoir d’acheter qui est drastiquement rapetissé en toute opacité et déni.
Ainsi à l’envi, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres, aux mots et avec des accents de persuasion, on peut même transformer une dette abyssale et des guerres lointaines en des richesses à venir et une nécessaire cohésion patriote.
Et ce n’est qu’une infime partie des subtilités de langage que s’octroient à l’infini les politiciens de tous bords pour générer peur et adhésion.
Alors, restons critiques, l’inflation n’est pas une fatalité et notre pouvoir d’achat n’est que « virtuellement » stable.
Peut être que quand il y a tant de mots pour désigner un chat,
tant de faux semblants pour cacher un écueil, un échec ou un mensonge,
tant de distractions pour nous faire regarder ailleurs et autrement,
peut-être qu’il nous faut revenir à des échanges plus vrais plus à l’écoute et plus réels, en dehors des écrans et se dire les mots.